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Introduction de la Japanimation en France

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Message  Kaspa Ven 3 Oct - 13:42

Goldorak est sorti durant l’été 1978 sur Antenne 2 dans l’émission Récré A2 (Jacqueline JOUBERT , 1974). Personne ne croyait vraiment en sa réussite. C’était une programmation hasardeuse et même la directrice des programmes jeunesse de l’époque avait hésité à le passer.
Les précédentes tentatives de diffuser des animes (Le Roi Léo, Prince Saphir [Safire Hime, Osamu TEZUKA, 1969], Maya l’Abeille [Mitsubachi Maya no bôken, Hiroshi SAITÔ, 1975] ) étaient passés presque inaperçues et les diffuseurs avaient peur de renouveler l’échec.
L’avantage de Goldorak, est qu’il n’était pas cher et qu’il pouvait rapidement être remplacé à la rentrée par un produit plus rentable. Il a été diffusé tout l’été et son audience augmentait de plus en plus, au point qu’à la rentrée il est devenu le sujet principal de discussion des cours de récréations.
Pourquoi ce dessin animé a-t-il aussi bien marché ? Il n’a pas de valeur artistique. C’est une suite de combats entre le bien et le mal qui se termine invariablement avec la défaite du méchant. Chaque épisode est construit de la même façon et donc répétitif ve. Les qualités viennent d’ailleurs, comme on l’a dit, c’est nouveau et le traitement est dynamique. Il y a de l’action et on ne parle pas aux enfants de la même façon qu’avant.
Avec Goldorak débute l’arrivée en masse des premières créations animées nippones en France, parmi elles Candy Candy et Albator, toutes les deux diffusées sur Antenne 2, dans la même émission que Goldorak. Ces deux séries vont également avoir un impact indéniable auprès du jeune public.
TF 1 réagit en plaçant plusieurs séries nippones comme Capitaine Flam (Captain Future, Tomoharu KATSUMATA, 1979), Rémi sans famille (Ienakikko, Osamu DEZAKI , 1980), Tom Sawyer, Bouba le petit ourson (Seaton Dôbutsuki Kuma No Ko Jacky, Osamu DEZAKI, 1981), etc. Les deux chaînes sont fournies par la même compagnie française de distribution I.D.D.H. dirigée par René-Bruno HUCHEZ qui va connaître une période faste qui durera jusqu’en 1986.
Une cinquantaine de séries arrive en France et les diffuseurs les placeront sans véritable logique. Les doublages français de la première moitié des années 80 sont réussis et ne dénaturent pas les séries diffusées. La censure n’est pas encore présente, on peut voir l’œuvre dans son ensemble. La production française est insuffisante pour satisfaire la demande de programmes, et le succès de la production nippone est là, même s’il provoque de vives réactions chez certains parents. Habitués aux productions “ gentilles ” américaines et françaises, ils ont du mal à comprendre l’attrait de leurs enfants pour ces “ objets télévisuels non identifiés. ”
Malgré cette opposition, Antenne 2 rediffuse entièrement Goldorak en 1982. La série obtient le même enthousiasme qu’à ses débuts et une nouvelle génération la découvre.
FR 3 passe à son tour des créations animées nippones comme Signé Cat’s Eyes ou Lady Oscar. La chaîne va innover en diffusant : Il était une fois l’homme (Albert BARILLE , 1980) et Ulysse 31 (Jean CHALOPIN, 1981) deux co-productions franco-japonaises à caractère éducatif en accès prime-time. Antenne 2 suivra en passant à son tour la série les Mystérieuses Cités d’Or, toujours dans le cadre de son émission Récré A2. Canal Plus va de son côté jouer la carte de l’animation japonaise pour adolescents avec Cobra et Transformers (Hiroshi YOSHIDA, 1985).
TF 1 est privatisée en 1987. Elle programme le Club Dorothée qui sera présenté par une transfuge d’Antenne 2, DOROTHEE . La compagnie I.D.D.H. cède la place à AB Productions (dirigé par Jean-Luc AZOULAY) en matière de diffusion de dessins animés nippons.
En face, La 5, qui existait depuis deux ans, commence à peaufiner ses programmes, à se faire connaître et surtout à diffuser des dessins animés. Ces derniers viennent d’Italie et ont déjà été diffusés sur les chaînes de la Fininvest (le groupe de BERLUSCONI).
Devant cette nouvelle affluence de séries nippones, Antenne 2, FR 3 et Canal + décident de diffuser plutôt des productions européennes, voire américaines. M 6 choisit bien vite d’abandonner ce créneau déjà très pris, même si la chaîne s’adresse d’abord aux jeunes.
Entre TF 1 et La 5, c’est la guerre de l’audience. Pendant cinq ans, les séries nippones arrivent en masse sur les chaînes françaises. On passe de tout et n’importe comment. On ne se soucie pas pour quel public est destiné telle ou telle anime. Si La 5 privilégie les histoires inspirées de romans (Princesse Sarah), du sport (Olive et Tom, Jeanne et Serge [Attacker You !, Fumio KUROKAWA, 1984]) ou des Magical Girls (Gigi [Mahô No Princess Minky Momo, Takeshi SHUDÔ, 1985]) ; TF 1 s’intéresse plus à l’action violente et percutante (les Chevaliers du Zodiaque, Ken le survivant, Nicky Larson) ainsi qu’aux arts martiaux (Dragon Ball, Ranma ½)
Les amateurs en redemandent. Les détracteurs quand à eux vont tout faire pour stopper cette surenchère qu’ils considèrent comme inadaptée pour l’éducation des enfants. Le choix des animes n’est pas des plus audacieux : des séries pas vraiment pour enfants dans des émissions jeunesse, des séries trop “japonaises” qui sont très mal traduites et mal perçues, ou des vieilleries des années 70 qui sont dépassées.
Les dérives se multiplient : l’humour scatologique de Dragon Ball a du mal à passer tandis que sur La Cinq, Malicieuse Kiki (Kiki, Hiroshi SHIDARA, 1981) qui pose nue pour son père peintre donne lieu à quelques articles peu élogieux de la presse.
Le C.S.A. , créé le 30 janvier 1989 et chargé de surveiller le contenu des chaînes, intervient et donne quelques amendes. Mais il prépare une restructuration bien plus importante, l’établissement de quotas de diffusion. Ils arrivent en 1990 et sonnent le glas des diffusions intempestives de séries étrangères. Désormais toute chaîne se doit de diffuser dans ses programmes au moins 60 % de production française ou européenne.
Chacun met la main sur les maigres productions françaises encore disponibles et l’on voit ressurgir sur les écrans des séries comme les Snorkies (Bernard DEYRIES, 1984), les Mondes Engloutis (Nina WOLMARK , 1985), Denis la malice (Bernard DEYRIES, 1985), les Minipouss (Bernard DEYRIES, 1986)... C’est désormais la lente fin des séries japonaises à la télévision.
Chassées de la télévision, les séries japonaises n’ont pas disparues pour autant. Nous l’avons vu, deux générations ont grandi avec : une première dans les années 80 avec Goldorak, et une seconde au début des années 90. Ces jeunes, âgés alors entre 10 et 20 ans, ont envie de continuer à découvrir cette richesse qu’ils ne retrouvent pas dans les productions françaises ou américaines. Ce public est aussi devenu plus exigeant : il a compris que les séries qu’il aime étaient souvent dénaturées par une mauvaise adaptation, un doublage bâclé et des censures de plus en plus intempestives.
En 1993, c’est aussi Dragon Ball Z qui atteint son paroxysme après sept ans de diffusion ininterrompue. C’est dans ce contexte qu’arrivent d’abord les manga (dès 1993 avec Dragon Ball et Ranma ½ chez Glénat), puis les premières vidéos avec les films inédits de DBZ . Chez AK Vidéo et les premiers épisodes des Chroniques de la Guerre de Lodoss (Lodoss Tô Senki, Ryûtarô NAKAMURA, 1994) chez Kaze Animation.
En septembre 1997, le Club Dorothée prend fin après 10 ans d’existence. Avec lui, il emmène les dernières séries japonaises encore visibles sur les chaînes hertziennes. En attendant, elles ont migré vers les chaînes du câble et du satellite. C’est là encore une question de coût, car ces chaînes n’ont pas le budget nécessaire pour ne se payer que du français ou de l’américain. Elles n’en ont d’ailleurs même pas assez pour offrir au minimum une nouveauté nippone inédite...
Canal + diffuse quelques O.A.V. [définition ?] et des séries cultes japonaises (Neon Genesis Evangelion [Hideaki ANNO , 1992], Macross Plus [Shôji KAWAMORI, 1992], Escaflowne, Vampire Princess Miyû [Narumi KAKINOUCHI, 1988], Serial Experiment Lain, Cowboy Bebop...), mais ne recueille que très peu d’audience.
La fin des années 90 est surtout marquée par un retour des séries nippones dites “ commerciales ”, qui apparaissent dans un premier temps sur le satellite via la chaîne Fox Kids. Pokémon est le premier en 99 qui devient rapidement un phénomène médiatique pendant sa diffusion sur TF 1. Tout le monde en parle. Depuis DBZ, aucun dessin animé n’avait suscité un tel intérêt... Pokémon est une bonne affaire. Profitant de l’effet de mode Pokémon, Fox Kids propose également Digimon puis Monster Rancher (Monster Farm - Embanseki no Himitsu, Hiroyuki YANO, 1999) et plus récemment Yu-Gi-Oh !. Ils sont tous inspirés de jeux vidéos ou de jeux de cartes types “ jeux de rôle ”. C’est également le retour en force des magical girls avec Magical Dorémi (Ojamajo Doremi ; Izumi TÔDÔ, Shizue TAKANASHI ; 1999) toujours sur Fox Kids et Sakura sur M 6.
De son côté les chaînes jouent la carte du revival en rediffusant de vieilles séries des années 80 soit tard dans la nuit comme le fait France 3 (l’émission Génération Albator et la diffusion intégrale des séries : Albator et Capitaine Flam), soit à l’heure du déjeuner sur France 5 (Olive et Tom, Princesse Sarah, les Mystérieuses Cités d’Or, Bouba le petit ourson et Jeanne et Serge), ou encore tôt le matin sur France 2 dans l’émission Kaz’Manga (Cat’s Eye, Equipières de choc [Taiho Shichauzo, Hiroshi WATANABE, 1996], Ulysse 31, les Mystérieuses Cités d’Or...) Peut-on espérer un meilleur traitement de l’animation japonaise à la télévision ?

4.1.2. Cinéma

Les relations entre cinéma et anime commencent véritablement au début des années 90 avec la sortie en salle d’Akira. Même si ce n’est pas le premier long métrage animé venu du Japon et diffusé en France , il est le premier à avoir un lancement important. C’est la société Forum Distribution avec l’aide d’U.G.C. qui va faire d’Akira un mini-phénomène de société. Cette diffusion fait suite au succès en librairie de la bande dessinée du même nom dont le long métrage est issu.
Est-ce grâce à la sortie en salles d’Akira que l’anime va commencer à être réhabilité ? On peut en douter, puisqu’il faudra attendre quelques années pour voir un autre anime diffusé en salle, ce sera Porco Rosso.
A la base de la sortie de Porco Rosso en France, il y a deux maisons de productions : Europictures (dirigé alors par Claude Eric POIROUX ancien directeur général de Forum Distribution) et le Studio Canal Plus. Projeté au Festival d’Annecy en 1993, Porco Rosso enthousiasme les professionnels et les journalistes présents. En 1995, l’anime sortira dans les salles, avec un doublage de qualité (Jean RENO), la présence d’un distributeur indépendant et l’attaché de presse du Roi Lion, mais ne réussira pas à surmonter l’a priori négatif envers le D.A.N. En voulant jouer à la fois sur le plan du dessin animé populaire et celui du film d’auteur, Porco Rosso a échoué sur le premier plan et à moitié réussi sur le second.
La même année, U.G.C. programme le cycle Cinémanga durant l’été. Ce mini-festival permettra au public de voir huit moyens et longs métrages animés dans les salles obscures (Galaxy Express 999, Macross [Shôji KAWAMORI, 1984], Arion [Yasuhiko YOSHIKAZU, 1986], Grey, La Guerre des démons, Conan le fils du futur [Mirai Shônen Conan, Hayao MIYAZAKI, 1980], Les Héros de la Galaxie et Ramna ½ Film n°3 [Chô musabetsu Kessen ! Ranma Team vs Densetsu no tôô, Junji NISHIMURA, 1994]). Bien qu’ayant eu un petit succès, ce cycle sera vite oublié et bon nombre de ces animes ne sortiront même pas en vidéo.
Par la suite, des longs métrages tirés de séries animées à succès vont également sortir sur grand écran , Dragon Ball Z 1 et 2 et Sailor Moon R. Si le premier aura un succès relatif, les deux autres ne resteront même pas une semaine en salles.
Est-ce parce que le distributeur français était Arte, ou parce que le sujet tragique rebutait les grandes salles que le Tombeau des Lucioles n’est sorti que dans deux salles d’art et d’essai ? Lors de sa diffusion, en 1996, cet anime d’Isao TAKAHATA, va avoir des critiques élogieuses de la part de la presse mais un accueil tiède de la part du public.
C’est en 1997 que débarque en France Ghost in the Shell de Mamoru OSHII. C’est le premier anime qui suscite vraiment l’intérêt des cinéphiles parisiens. Ils le transforment en “ film culte ”.
La véritable révolution a lieu durant l’année scolaire 1999-2000. En quelques semaines, les sorties successives de Perfect Blue (polar), Jin-Roh (science fiction), Mon oisin Totoro (fable) et Princesse Mononoké (héroïc fantasy [soit en anglais, sans accent, ou entièrement en français]) vont faire prendre conscience au public français de la variété de création de l’animation nippone.
Chacun de ces anime devient pour peu de temps un succès. La palme reviendra à Princesse Mononoké qui, non-content d’avoir la quasi-totalité des journalistes derrière elle, deviendra le 75ème plus gros film sorti en France pour l’année 2000.
La réussite de Princesse Mononoké n’est pas très étonnant, si on pense que la campagne de presse est prise en charge par la compagnie Gaumont Buena Vista International (en partie dirigée par Disney) et que sa réputation est précédée par un petit succès aux Etats-Unis et un énorme au Japon.
Dans la même année 2000, sort en salle Pokémon, le film , précédé d’une série sur TF1 et d’un jeu vidéo sur Game Boy. Ce qui frappe, ce n’est pas le succès attendu que le film a eu en salle, mais l’ampleur que le phénomène a pris en France . Quatre mois ont suffi, pour que les Pokémons soient connus par tous les écoliers de l’Hexagone. C’est d’autant plus étonnant, quand on sait que Dragon Ball Z a mis trois ans avant de se faire vraiment connaître. Six semaines après sa sortie, le film figurait parmi les dix plus gros succès de l’année 2000. Malgré cela, les suites Pokémon 2000 et Pokémon 3 ont été plus mitigés. D’ailleurs l’opus 4 n’est jamais sorti en France.
Pour que l’animation japonaise puisse encore avoir autant de succès au cinéma il faudra attendre le printemps 2002 avec la sortie du Voyage de Chihiro, dernier œuvre d’Hayao MIYAZAKI. Son Château dans le Ciel, diffusé six mois plus tard, prouve que la magie MIYAZAKI n’a pas totalement disparu. Le film a eu un succès honorable, compte tenu que c’est la diffusion d’un anime qui date de 1985.
Durant l’été 2003 est sorti en salle le Royaume des Chats (Neko no Danshaku, Hiroyuki MORITA, 2003), long métrage des studios Ghibli, maison de production d’Hayao MIYAZAKI. Ce film a eu aussi une bonne critique, bien que le public n’ait pas suivi.
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