Les fans de la Japanimation aux Etats-Unis

La mode de l’animation japonaise a atteint également les Etats-Unis. Elle est surtout présente dans la côte Ouest et notamment auprès de la communauté asiatique . Celle-ci a créé une revue spécialisée intitulée Giant Robot et se réunit régulièrement dans des conventions similaires à celles qu’on trouve en France comme Anime Con, Project A-Kon, Anime Expo, Otakon ou Anime America.
Les passionnés asiatiques de l’anime et du manga sont surnommés GenerAsian X et Yellow Power, des noms qui traduisent une revendication d’identité prête à renverser les stéréotypes négatifs qui ont visé pendant longtemps leur communauté.
L’animation japonaise, si elle est présente aux Etats-Unis et fonctionne bien auprès de la communauté asiatique, va rarement au-delà car elle est confrontée aux comics (Superman [Joe SHUSTER, Jerry SIEGEL, 1938], Batman [Bob KANE, 1939], Spiderman [Stan LEE, 1963], X-Men [Stan LEE, 1965]...) et à Walt Disney. C’est eux qui priment sur tout.
L’animation reste la référence des studios Disney et Dreamworks SKG. Ils empruntent régulièrement à la japanim’ et au manga. Le Roi Lion (The Lion King ; Roger ALLERS, Rob MINKOFF ; 1994) est un “ remake ” du Roi Léo (Jungle Tatei, 1960) d’Osamu TEZUKA. Atlantide l’Empire Perdu (Atlantis, The Lost Empire ; Gary TROUSDALE, Kirk WISE ; 2001) s’inspire de Nadia le Secret de l’Eau Bleue. Il faut noter que c’est Disney qui distribue les films du Studio Ghibli.
Chez Dreamworks on fait régulièrement appel au talent des animateurs japonais comme pour Spirit l’Etalon des Plaines (Spirit, The Stallion Of The Cimarron ; Kelly ASBURY, Lorna COOK ; 2002).
Le cinéma live n’est pas en reste car des films comme The Matrix (Andy et Larry WASHOWSKI, 1999) doit beaucoup à des Manga comme Akira ou Ghost In The Shell. Total Recall (Paul VERHOVEN, 1991) ressemble en partie à Cobra Space Adventure (Buichi TERASAWA, 1984). Des metteurs en scène comme James CAMERON, Steven SPIELBERG ou David LYNCH sont passionnés par le manga et ils avouent y faire parfois référence pour leurs films.
Des adaptations live de Dragon Ball et d’Akira sont prévues par les grands studios d’Hollywood.
Récemment Le Voyage de Chihiro a reçu l’Oscar du Meilleur Long Métrage d’Animation face à L’Âge de Glace (Ice Age, Chris WEDGE, 2002), Lilo et Stitch (Lilo & Stitch ; Dean DeBLOIS, Chris SANDERS ; 2002), Spirit L’Etalon des Plaines et La Planète au Trésor (The Treasure Planete ; John MUSKER, Ron CLEMENTS ; 2002).
Malgré son succès d’estime auprès des professionnels de l’animation, un doublage avec des acteurs connus (Suzanne PLESCHETTE, Lauren HOLLY, Susan EGAN, Jason MARSDEN, Tara STRONG...), la promotion du film par John LASSETER (Toy Story [1996], 1001 Pattes [A Bug’s Life, 1998], Toy Story 2 [1999]) qui en est le co-producteur et l’estampille Walt Disney Le Voyage de Chihiro n’a pas eu beaucoup de succès auprès du public aux Etats-Unis. Il faut dire qu’il n’était diffusé que dans les salles d’art et d’essai de New-York, Los Angeles, Chicago et San Francisco.
L’animation japonaise peut-elle se faire connaître auprès de la jeunesse américaine au dehors de Hollywood ? Le succès de Pokémon aurait pu nous faire penser qu’il y a une ouverture (au delà des salles d’art et d’essai et des chaînes câblées d’origine asiatique), mais il faut savoir que si ce “ produit ” a marché, c’est parce qu’il a été remanié par Warner Bros et vendu comment étant un “ objet américain ” d’origine japonaise.