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Nadia Le Secret De L'Eau Bleue d'Hideaki ANNO et Shinji HIGUSHI

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Nadia Le Secret De L'Eau Bleue d'Hideaki ANNO et Shinji HIGUSHI Empty Nadia Le Secret De L'Eau Bleue d'Hideaki ANNO et Shinji HIGUSHI

Message  Kaspa Ven 3 Oct - 13:47

Nadia est une série créée entre 1990 et 1991 par les studios Gainax, adaptée librement des deux romans de Jules VERNE, 20 000 Lieues sous les mers et L’Île Mystérieuse. La réalisation est d’Hideaki ANNO, le scénario d’Hisa OKAWA, le décor de Mahiro MAEDA, le chara design de Yoshiyuki SADAMOTO , le storyboard de Maso YUKI et la musique originale de Shirô SAGISU . Elle se compose de 39 épisodes de 26 minutes chacun.
Comme d’autres séries classiques (L’Empire des Cinq [Makyô densetsu Acrobunch ; Yû YAMAMOTO, Jûzô TSUBOTA ; 1982], Les Mystérieuses Cités D’Or, Les Mondes Engloutis), l’histoire traite de deux enfants, accompagnés de leur animal fétiche, partant à la découverte du monde . Le scénario est complexe et mélange les genres.
C’est l’une des séries les plus populaires au Japon et son succès tient autant dans la qualité des dessins et de l'animation que dans la profondeur des personnages. Elle vient de faire l’objet d’une suite sur grand écran.
Diffusée en France pour la première fois en 1991, elle a été rediffusée de manière chaotique par la suite. Rares sont ceux qui ont pu voir la fin de cette série. Nadia passe à première vue, pour être “ gentillette ”, voire humoristique; alors qu'en fait elle est plutôt sombre. Ceci est sans doute la conséquence de l'irruption de scènes "comiques" parfois inutiles, qui brouillent un message peu explicite.
De plus, la version française est desservie par le choix des voix de doublage et l’intervention de la censure.


Dernière édition par Kaspa le Mer 8 Oct - 0:56, édité 1 fois
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Nadia Le Secret De L'Eau Bleue d'Hideaki ANNO et Shinji HIGUSHI Empty Re: Nadia Le Secret De L'Eau Bleue d'Hideaki ANNO et Shinji HIGUSHI

Message  Kaspa Ven 3 Oct - 13:48

1. Présentation de la série

1.1. Plagiat ou hommage ?

Aucune œuvre ne se crée ex nihilo : elle naît toujours du souvenir d’une œuvre antérieure. Les animes japonais sont souvent des adaptations de Manga ou de livres, voir les deux. Rares les dessins animés nippons qui soient des productions totalement originales.
Goldorak ressemble à Great Mazinger (Go NAGAI, 1973) qui ressemble à Mazinger (Go NAGAI, 1971). Ces trois séries appartiennent au même auteur et se suivent, ce qui est compréhensible ; on ne change que très rarement ce qui a du succès.
Osamu TEZUKA reprend, dans plusieurs de ses histoires, des personnages au même graphisme et parfois au même nom, mais indépendants les uns des autres. Ainsi Moustache se retrouve dans Metropolis, Le Roi Léo et Astro Boy. Dans chacune des ces histoires, il a un rôle différent, mais il garde le même caractère et les même tics. C’est comme si René GOSCINNY utilisait Astérix dans Lucky Luke et inversement, même si on voit ça en Europe, par exemple dans Johann et Pirlouit et les Schtroumpfs qui sont du même auteur (PEYO) [prénom ?] se retrouvent dans les histoires des uns et des autres.
Même cas pour les Manga et animes de Leiji MATSUMOTO, où on retrouve des personnages récurrents comme Albator, Emeraldas ou Maetel et où les personnages secondaires “ drôles ” ont presque tous le même profil.
Masami KURUMADA reprend de série en série le même graphisme que ce soit aussi bien dans le décor que dans les personnages. Dans les Chevaliers du Zodiaque, il est question d’armures qui ont la forme d’animaux mythologiques, dans B’T X (Beat Ekusu, Masami KURUMADA, 1994), les armures sont devenues des robots, mais elles ont toujours la même symbolique et presque la même forme. Les héros ont la même apparence dans les deux séries, mais leurs personnages sont différents.
Même entre différents auteurs, il y a un échange permanent de style, de graphisme, de scénario, de character design, de mecha design [en italique]… On pourrait croire que les japonais se plagient entre eux et c’est en partie vrai. C’est voulu et c’est dans leur culture.
Déjà à l’époque d’Edo les pièces de théâtres se confondaient entre elles. Il y avait peu de différence entre une pièce et l’autre, bien que les auteurs n’étaient pas les mêmes. [enlève le point final] (dans d’autres pays on retrouve la même procédé : plusieurs contes russes reprennent les mêmes personnages et histoires avec de légères modifications).
Le dessin animé japonais fait partie de cette culture de l’adaptation et Nadia n’est qu’un exemple. Comme il a été dit précédemment, c’est l’adaptation éloignée des romans de Jules VERNE mettant en scène le Capitaine Némo. Mais au lieu de refaire fidèlement les romans, Hisa OKAWA a préféré réinventer le mythe du Nautilus. Les éléments principaux des romans y sont : le submersible, Némo, l’Atlantide, la pieuvre, l’équipage fidèle à son capitaine, l’île Lincoln…
La trame d’origine n’est pas restée inchangée mais adaptée aux goûts modernes : Némo ne s’en prend plus aux gouvernements corrompus mais à un groupe de “ fanatiques ” ; il n’est plus un ancien dignitaire indien devenu esclave mais un ancien roi d’une civilisation d’origine extra-terrestre. Le Nautilus a une allure qui évoque un vaisseau spatial et, à la fin de la série, il va réellement dans l’espace. Nous ne sommes plus dans une adaptation d’un roman d’anticipation, mais dans un dessin animé de science-fiction.
Ce n’est pas rare dans un dessin animé japonais de voir des œuvres littéraires transformées complètement par rapport au récit d’origine. Ainsi Ulysse 31 est une représentation futuriste de l’Odyssée, les Mystérieuses Cités D’or reprennent le roman de Scott O’DELL la Route de l’Or en ne gardant que le nom de certains personnages ainsi que la période où se déroule le récit.
Il y a aussi le cas des adaptations plus fidèles aux romans car des maisons de productions comme Nippon Animation (Tom Sawyer, Rémi sans famille, Charlotte [Wakakusa no Charlotte, Eiji OKABE, 1977], Cathy la petite fermière [Makiba no Shôjo Katri, Hiroshi SAITÔ, 1984], Angie détective en herbe [Joe Heika no Petite Angie, Fumio KUROKAWA, 1977]…) ou Toho (Belle et Sébastien…) y ont fait leur source principale d’inspiration.
Dans Nadia on est non seulement dans le cas de figure de reprise d’un roman, mais aussi dans une série qui reprend certains éléments de la plupart des dessins animés nippons à succès dont : Le Château dans le Ciel, Macross, Albator, les Mystérieuses Cités d’Or…
On a déjà vu ce type d’anime. Le capitaine Némo est la copie du commandant Goval de Robotech 1ère série. Le new [nouveau ? Pourquoi en anglais ?] Nautilus n’est pas sans rappeler l’Arcadia d’Albator. Le médaillon au pouvoir magique de Nadia est également présent dans les Mystérieuses Cités d’or et dans le Château dans le ciel. Le concept de “ Ne regardons pas en arrière progressons ” est présent dans toutes les séries animées japonaises. Les seconds rôles comme Attila nous viennent directement des cartoons disneyens (Jiminy Cricket, Abu…) et aussi japonais (Nono le petit robot, Pichu…)
S’agit-il d’un plagiat ou d’un hommage à la fois à la culture internationale et à la création animée nippone ? Peut-être un peu des deux. Au Japon, lorsqu’un artiste apprend qu’il a été plagié, il voit cela comme une marque honorifique. A l’occasion d’un débat sur le manga durant la Japan Expo 4ème Impact, le mangaka Tsutomu NIHEI (Blame [1999], Noise [2000]...) se félicitait de savoir que ses créations avaient été plagiées. Pour lui c’était la reconnaissance de son œuvre. En France, on a du mal à comprendre cette attitude. On critique la récupération des idées des autres et on pense que les japonais manquent d’imagination.
On s’est intéressé ici à l’histoire. Par la suite on verra à travers l’étude des décors, des personnages et des créations mécaniques que la ressemblance avec les autres créations nippones est aussi particulièrement frappante, mais que Nadia reste une œuvre originale malgré les nombreux emprunts.

1.2. Scénario

Nous sommes en 1889. Un jeune garçon appelé Jean Rocques De Baltique, dont le père a disparu en mer, se rend à Paris pour assister à l’Exposition Universelle. Il y rencontre une fille étrange à la peau sombre au nom de Nadia, qui ne connaît pas ses origines et qui a un médaillon qui s’allume quand elle est en danger. Elle est accompagnée par un lionceau, nommé Attila.
Ils commencent ensemble un extraordinaire voyage à travers les airs et les mers, d’abord poursuivis par une aristocrate, Gladys qui deviendra par la suite leur alliée, puis par un groupe de fanatiques, les Néo-Atlantes (leur chef est Argon et leur empereur Néo) qui se prennent pour les descendants du peuple d’Atlantide.
Durant leur épopée, ils seront secourus par un navire américain et ensuite par le Nautilus, un sous-marin commandé par le Capitaine Némo, secondé par Elektra. Celui-ci a le même médaillon que Nadia et se révélera être son père. Ils rencontreront également Marie, une jeune orpheline (dont les parents ont été tués par les Néo-Atlantes), qui les suivra dans leurs aventures.
Une partie de leur périple se déroule dans le Nautilus où ils vont accompagner l’équipage du capitaine Némo vers les ruines de l’Atlantide et dans une base mystérieuse de l’Antarctique.
A la suite d’une bataille entre le capitaine Némo et Argon, le Nautilus est endommagé. Jean, Nadia et Marie sont mis dans une capsule de sauvetage qui les envoie dans une île déserte. Ils vont rapidement se transférer dans une autre île qui s’est rapprochée de la leur et qui se révélera être un vaisseau extra-terrestre. Ils y trouvent Gladys et ses amis.
Nadia disparaît dans l’île. Jean part à sa recherche. Pendant ce temps, Nadia entre en contact avec l’ordinateur de bord du vaisseau. Celui-ci lui révèle qu’elle vient de la cité de Tartesos, située en plein centre de l’Afrique et qu’elle est d’origine extra-terrestre. Elle s’évanouit et se réveille dans les bras de Jean qui la retrouve sur la plage de l’île. L’équipée part avec un aéronef pour l’Afrique.
Nadia arrive dans le lieu où se situait Tartesos et accompagne ses amis dans les ruines de la cité. Au même moment, Argon tombe sur eux et enlève Nadia.
Jean et ses amis sont sauvés in-extremis par Némo qui est maintenant capitaine d’un vaisseau spatial : le New Nautilus. Ils vont attaquer la soucoupe volante de Argon (la Noah Pourpre) pour sauver Nadia et la Terre par la même occasion. Le final se déroule dans l’espace où le face à face entre les différents protagonistes se termine par la victoire de Jean et Nadia face à Argon.

1.3. Personnages

Si on étudie le scénario de Nadia on s’aperçoit que les auteurs (des Otaku) n’ont pas cherché à révolutionner l’animation japonaise. Ils se sont fait plaisir en laissant libre cour à leur fantaisie.
Comme souvent dans les animes, le problème principal est celui de l’identité, de sa recherche et définition. Nadia et Jean, les héros de la série, doivent passer plusieurs épreuves pour y parvenir. On les suit à travers leurs joies et leurs peines pendant leur aventure qui varie d’épisode en épisode.
Dans un anime, il est préférable que les méchants ne soient pas inconsistants. S’ils apparaissent comme l’incarnation du mal, les héros en sortiront grandis. Nadia et Jean vont révéler leurs talents en affrontant les Néo Atlantes qui sont présentés comme des ennemis diaboliques. Leurs caractères sont biens assortis : Jean et Nadia, impétueux et passionnés, contrastent avec l’antihéros, incarné par Argon, qui est à la fois fourbe, dissimulé et cruel.
Pour donner du relief à l’histoire, les auteurs ont eu l’idée de faire intervenir des personnages secondaires pittoresques (Gladys, Titus, Caïus, Marie et Attila). Ils sont la touche nécessaire d’humour et de fantaisie dont la série à besoin pour être appréciée plus facilement par les spectateurs.
Gladys, Caïus et Titus sont l’archétype des faux méchants. Leur première apparition est burlesque, ils cherchent à attraper la Pierre Bleuee de Nadia mais échouent lamentablement sur la Seine, à la manière d’un cartoon de la Warner. Les tentatives d’attraper Nadia sont sources de gags, jusqu’à quand jusqu’au moment qu’ils se font prendre par Argon et s’échappent avec l’aide de Jean. Par la suite, ils deviennent des seconds rôles modèles, prêts à se sacrifier pour aider Nadia et Jean à réussir dans leur entreprise. Caïus et Titus ont un physique qui rappelle les Blues Brothers et leur opposition force / intelligence, beauté / laideur est typique du “ body movie ” . [apostrophes avant citation]
Attila est un lionceau. Il est la mascotte du groupe mais il n’est pas nécessaire dans le déroulement de l’histoire. Les “ animaux de compagnie ” sont très fréquents dans les dessins animés japonais, ils sont le faire valoir des héros. Ils permettent également de désamorcer certaines scènes trop dramatiques. Ils sont souvent accompagnés par un autre second rôle (ici Marie), avec qui ils partagent plusieurs points communs.
Marie, un second rôle parfois “ comique ”, est un enfant et agit comme tel. Son apparition fait suite à une scène tragique : “ Jean et Nadia atterrissent en catastrophe sur une île. Ils l’explorent, la croyant déserte, et y découvrent un couple décédé. La femme cache de son corps une fille endormie, Marie. C’est à travers le regard de cette enfant que la mort est décrite. ”
Le capitaine Némo est le personnage au caractère le plus trouble de la série. Du début jusqu’à la fin on ne connaîtra pas vraiment ses sentiments à l’égard des autres. Il ne rit pas et ne s’énerve pas, il ne pleure que rarement. Il n’a qu’un but : la destruction de l’organisation des Néo-Atlantes. Rien, ni personne ne l’empêcheront d’atteindre son objectif. Il va jusqu'à détruire son royaume et ne se soucie pas toujours du sort de sa fille Nadia, même si parfois les accusations de celle-ci le touchent profondément.
Les personnages évoluent dans des contextes différents et l’originalité de Nadia est de mélanger les genres, au dépriment peut-être d’une certaine unité du récit. Au Japon, dans une œuvre, les parties sont plus importantes que le tout. La qualité des détail est supérieure à la composition d’ensemble. A ce propos Shûichi KATÔ s’est ainsi exprimé : “ Si vous examinez les résidences japonaises des samouraïs du 17ème siècle, vous serez frappé par leur complexité. Il est impossible d’imaginer qu’un architecte les ait conçues selon un plan. En fait, elles se sont peu à peu agrandies par l’addition de nouveaux espaces, sans jamais que l’on se soit soucié du résultat d’ensemble. Dans la littérature, les Notes de chevet de Sei SHÔNAGON (fin du 10ème siècle) a donné naissance à un genre littéraire toujours très populaire, le Zuihitsu […], une collection de fragments, de notes prises au fil de l’existence. Aucune règle d’unité ne les articule. Le livre en tant que tel n’existe pas car sa totalité est insaisissable. Il en va de même pour la musique. […] Au Japon, dans la musique du théâtre Nô ou dans celle du shamisen [italique], cet instrument à trois cordes du théâtre de marionnettes, c’est moins la structure de la pièce qui compte, que la qualité des sons produits à chaque instant… ”
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Message  Kaspa Ven 3 Oct - 13:49

2.1. Fiche technique

2.1.1. Chara Design

Nadia est une série où il y a de nombreux personnages importants. Le spectateur ne doit pas les confondre, chacun a son caractère et on doit le retrouver à travers son physique.
Au Japon, pour la création d’un personnage comme Nadia, le scénariste donne à l’animateur le premier script, où il n’y a que les grandes lignes qui sont présentées. On fait une première esquisse, souvent inspirée par des dessins animés antérieurs. Pour Nadia, les références sont Zia des Mystérieuses Cités d’or et les protagonistes féminins des films d’Hayao MIYAZAKI .
Avant de connaître le caractère définitif du personnage on fait plusieurs dessins préparatoires. On a une “ représentation dans le vide ”. Pour obtenir les traits définitifs de Nadia, son caractère doit être détaillé par le scénariste qui fait avec le character designer [italique] un rapport entre les premiers croquis et le story board [italique]. Il est probable que le visage de Nadia ait pris forme en fonction aussi du douBleuer [définition ??] , car souvent les animateurs dessinent les traits de leur chara design [italique] en lui donnant certains traits caractéristiques de celui-ci.
Le doublage au Japon a une très grande importance. Les douBleuers [doubleurs ?] sont souvent présentés comme de véritables stars au même titre que les acteurs de cinéma et ils doivent jouer leur rôle comme de véritables acteurs. Ils vont jusqu’à s’habiller comme le personnage pour lequel ils doivent prêter la voix. Pour Nadia, la grande première a été que le doublage s’est déroulé en public. La douBleuese [ ?] de Nadia était connue et passait souvent dans les émissions télévisées à succès de l’époque pour faire la promotion des dessins animés sur lesquels elle travaillait . La Nadia qui apparaît à l’écran “ existe ” en quelque sorte puisqu’elle est la réincarnation de celle qui lui donne sa voix. Ce point est important, voir crucial au Japon dans la création de l’anime.
Dans le doublage français de Nadia on peut relever quelques incohérences comme un homme parlant avec la voix d’une femme et vice-versa ou Nadia changeant de voix par moment. (Dans l’épisode 27, à la 20ème minute, Jean a la voix de Nadia et Nadia a la voix de Jean). Ce qui dénote le moindre soin apporté au doublage en France.
Les recherches graphiques de Nadia sont soignées. La protagoniste et les autres character files [italique] changent souvent d’habits, ce qui est rare dans un anime de ce style. Nadia en particulier, au début de la série est habillée en jeune fille modèle. Par la suite, elle adopte une tenue moderne et sexy (petit caraco avec boléro et jupe fendue jusqu’à la taille), plus conforme au style des jeunes japonaises des années 90. Ce style pourrait être défini par les mots oshare (provoquant), chô-kawai (super mignon) ou shitagai-kei (lingerie) . En général, les animateurs n’aiment pas faire changer d’habits aux personnages principaux car c’est trop onéreux et, dans l’inconscient du spectateur, c’est le meilleur moyen d’identifier les personnes qui évoluent dans une série.
Nadia fait la part belle aux chevelures. La raison en est que cette masse vivante et parfois rebelle, qui bouge à chaque mouvement, soulevée par le vent, apporte au dessin un singulier dynamisme. Matière brillante et soyeuse les cheveux sont animés par des reflets : en termes de graphisme, il s’agit de zones claires.
Les yeux des personnages sont grands. C’est une caractéristique de nombreux animes et Manga : les grands yeux sont plus expressifs. De plus pour les personnages très petits et pour les besoins du cadrage, les yeux sont encore agrandis. Ils indiquent qu’ils restent malgré tout des héros de premier plan.
On représente souvent, dans les dessins animés japonais, le héros quand il était plus jeune, mais très rarement quand il a vieilli. Dans Nadia, on voit ce que vont devenir les personnages principaux après leur aventure. C’est un pari risqué pour le chara designer qui ne doit pas faire d’“ erreurs générationnelles ”. [apostrophes avant point] On a une Nadia enfant, adolescente et adulte. Il en est de même pour d’autres et notamment pour Marie qui passe d’un corps d’enfant pendant toute la série à un corps d’adulte dans le dernier épisode. Pour sa voix, les auteurs ont gardé la même douBleuese [ ?] (une adulte, qui pendant toute la série s’est exprimée avec une voix d’enfant.)
Nadia innove dans la représentation des figurants en utilisant la technique inventée par Disney pour les 101 Dalmatiens (101 Dalmatians, Wolfgang REITHERMAN, 1961), le Xerox . Ce système consiste à photocopier plusieurs fois le même élément graphique sans avoir à le redessiner à chaque fois. Avant Nadia, le système usité pour représenter le figurant était le pointillisme, c’est-à-dire un point coloré (rose, rouge, jaune et parfois noir) qui nous montre un figurant vu de loin. Pour Argon le chara-designer s’est lié au mecha-designer pour créer le masque métallique.
Les personnages de Nadia sont d’une facture plutôt classique dans l’univers du dessin animé japonais. Leurs mimiques passent facilement de l’ultra-réalisme à l’abstraction Tex Averienne, notamment en ce qui concerne Jean et Nadia.
De toutes les parties du corps, c’est sans doute le visage qui révèle avec le plus de densité les émotions et les sentiments. Des visages expressifs donnent vie et dynamisme aux dessins.
Dans Nadia, les visages sont expressifs car l’expression est juste et correspond au scénario ainsi qu’au caractère des protagonistes.
En revanche Par contre, les seconds rôles comme Gladys, Titus ou Caïus, dont l’attitude se modifie au cours de l’action, sont volontairement dessinés avec un graphisme proche du style humoristique des dessins animés hollywoodiens de l’âge d’or , afin de permettre à leur visage d’être transformé à tout moment.
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Message  Kaspa Ven 3 Oct - 13:50

2.3.2. Décors

Un autre élément du dessin animé qu’il ne faut pas négliger c’est le décor. Il est la partie la plus proche de la création artistique picturale. Les japonais sont passés maîtres dans ce type de création et pour cause, le paysage est le sujet le plus représenté durant l’ère Edo. [quand ??] On pense à Katsuhika HOKUSAI et aux murs peints des scènes de théâtre Nô ou Kabuki lorsqu’on imagine les décors japonais, d’ailleurs pas très éloignés de l’art chinois.
Ce qui fait la force de la bande dessinée japonaise c’est justement le travail du décor. Déjà chez TEZUKA, plusieurs pages sont entièrement consacrées à la représentation de la nature (le Roi Léo) ou à la représentation de villes futuristes (Astro Boy) sans qu’il y ait de dialogue.
Dès les premières séries animées entièrement japonaises, on voit que la recherche graphique pour le décor est plus importante que pour le personnage. Il en ira de même pour presque tous les animes qui suivront.
Nadia est une série où le décor a une très grande importance. Sa réalisation a été difficile car il a fallu reproduire plusieurs ambiances. On a la représentation de Paris, les fonds marins, les îles désertes, la Savane africaine, l’espace interstellaire, l’Antarctique, les couloirs du Nautilus, les ruines de l’Atlantide…
Pour le décorateur Mahiro MAEDA, l’Atlantide est composée des ruines qui enferment un énorme cimetière. Contrairement aux représentations usuelles où l’on voit une cité éclatante et Bleuetée, ce qui prédomine dans l’Atlantide de la série c’est une atmosphère pesante avec un décor presque vierge à la couleur violet-orangée délavée.
La tristesse de l’équipage du Nautilus qui enterre l’un des leurs, la découverte de la mort de son père par Jean, les accusations de Nadia et les remords de Némo sont soulignés par l’atmosphère pesante de l’Atlantide.
On ne voit pas la disparition de l’Atlantide, comme c’est souvent le cas lorsqu’on traite de ce fameux continent (Atlantide l’empire perdu.) C’est au spectateur d’imaginer, à travers ces ruines, ce qui c’est réellement passé.
Le décor est également important dans la scène où Elektra raconte son passé. Habitante de la cité de Tartesos, elle n’était encore qu’une enfant quand s’est produite une catastrophe qui a détruit sa ville. Ayant perdu connaissance au cours de l’anéantissement, elle a été miraculeusement épargnée. A son réveil, elle erre à la recherche de ses parents et ne trouve que son frère allongé, inerte. Lorsqu’elle essaie de le prendre dans ses bras, il se décompose. Pour renchérir sur l’horreur de cette scène, les images sont très contrastées au niveau des couleurs. L’aspect général est celui d’un croquis au crayon qu’on aurait animé. L’eau y est d’une couleur jaune primaire contrastant violemment avec la tonalité générale grise et Bleuetée. De brèves séquences apparaissent en flash après le réveil d’Elektra et lorsqu’elle prend le cadavre dans ses bras, sur un fond rouge sang très agressif, des corbeaux noirs stylisés s’envolent des branches noires d’un arbre mort. Toutes ces oppositions de couleurs extrêmement brutales suggèrent et soulignent la violence psychologique de la scène. Elles la dramatisent.
Au Japon, le décorateur est souvent une référence incontournable dans la création de l’anime.. Il participe à l’action. Parfois, la pauvreté des graphismes des personnages est compensée par la valorisation de l’arrière plan.
Comme on l’a dit, dans Nadia, il y a une grande variété de décors. Ils vont de l’Exposition Universelle de 1889 à une base de lancement qui rappelle Cap Canaveral en passant par un paysage post atomique. Le décorateur s’est également amusé à mettre des tableaux célèbres dans l’arrière-plan de la salle du trône de l’Empereur Néo et dans la cabine d’Elektra.
Dans la salle du trône de l’empereur Néo nous avons : Saturne dévorant ses fils (Francisco de GOYA, v. 1819), La Fusillade du 3 mai 1808 (Francisco de GOYA, 1814), La Naissance de Vénus (Sandro BOTTICELLI, 1485), Pietà (Giovanni BELLINI, 15e siècle), Le Cri (Edward MUNCH, 1893), La femme nue allongée avec les bras écartés (Amedeo MODIGLIANI, 1917), Les Epoux Arnolfini (Jan Van EYCK, 1434), La Création d’Adam (MICHEL-ANGE, 1510) et dans la chambre d’Elektra nous avons : Acteur de Kabuki (Toshusai SHARAKU, v. 1794-1795), La Vague (Katsushika HOKUSAÏ, v. 1820), Chocolat (Théophile-Alexandre STEINLEN, 1895).
Ces œuvres ne sont pas toutes visibles au premier coup d’œil mais témoignent de la minutie des détails du décors, même si on peut relever quelques erreurs anachroniques : Le Cri, la Femme nue allongée avec les bras écartés et Chocolat sont postérieurs à la période où se déroule le récit.
Deux des tableaux de la chambre d’Elektra ne semblent pas avoir été mis là par hasard. Ainsi la Vague a été faite par l’artiste qui a créé le mot “ manga ”. Chocolat est une œuvre proche de l’Art Nouveau qui s’est inspirée des estampes japonaises.
Ces créations ne sont pas non plus anodines car si on y regarde de plus près elles reflètent également la personnalité ou le passé des deux personnages.
La Vague est la représentation d’un moment violent où une vague est en train d’engloutir des hommes qui sont sur un bateau. Ne serait-ce pas une allégorie de la catastrophe dont Elektra aurait été la victime ?
Le décorateur a retouché Saturne dévorant ses fils. Il a fait de Saturne un monstre à un œil qui ressemble à l’emblème des Néo-Atlantes. Pourrait-on y voir dans cette représentation un parallèle avec l’organisation de Argon qui veut détruire toute politique différente de la sienne ? Autre hypothèse, Saturne symboliserait Némo, qui a sacrifié ses enfants et son peuple au profit de son idéal.
Ces ne sont que des suppositions. Toujours est-il que dans Nadia, le décor reflète souvent le comportement des protagonistes. Nous avons vu précédemment que la tristesse de la mort était soulignée avec un décor “ pesant ”. L’inverse est également possible. Dans les épisodes se déroulant sur les îles désertes, l’humour et l’amour sont mis au premier plan et les îles sont richement fleuries. Mahiro MAEDA fait de ces îles un laboratoire de recherche pour des décors de plus en plus insolites.
Lorsque Jean voit un bateau et crie, on passe du gros plan au plan large en quelques secondes. Mahiro MAEDA a voulu donner au spectateur l’impression que c’est le cri de Jean qui fait reculer une hypothétique caméra. C’est une scène surréaliste que n’aurait pas renié Tex AVERY.
Dans un registre différent, lorsque Nadia est attirée vers le centre de la cité détruite de Tartesos, Mahiro MAEDA représente la scène en noir et blanc afin de rendre l’atmosphère étrange. L’angoisse de la situation ne se voit pas dans l’attitude des personnages mais dans le travail du noir et blanc qui assombrit un décor déjà sombre.
On a rarement vu dans le monde du dessin animé japonais en général un passage aussi brutal de la couleur au noir et blanc, car le style japonais est évidemment tourné vers la couleur. Le traitement de la couleur est souvent plus lié au décor qu’au graphisme des personnages.

1.3.3. Mecha design

La technique du mecha design [toujours en italique] consiste en la création des objets et des machines utilisées par les personnages. Le mecha design est parfois confondu avec le chara design et avec le décor, car au Japon, les décorateurs et les chara designers travaillent également dans ce secteur de l’animation.
Pour Nadia, les mecha designers ont été Yasuki ISHIZU, Mahiro KIKUCHI et Shoichi MAZUO. Ils ont donné aux machines un design résolument futuriste. On est loin des anciennes productions (animées et filmées) où les machines telles que les fusées et les sous-marins avaient un look moderne.
Yasuki ISHIZU le mecha designer du Nautilus semble avoir voulu présenter dès le début une atmosphère néo-rétro (Le néo-rétro représente des objets futuristes dans un cadre historique révolu et réciproquement)... C’est un style de graphisme très courant dans la production anime du Japon, qu’on retrouve dans les Mystérieuses Cités d’Or, les Chevaliers du Zodiaque ou Ulysse 31.
Chacun des trois mecha designers qui ont œuvré sur Nadia y a placé un style qui lui est propre.
Yasuki ISHIZU, s’est inspiré de la série Albator. Si le Nautilus est proche des actuels sous-marins, le design du vaisseau spatial, le New Nautilus, est le même que celui de l’Atlantis. Ils ont tous les deux une apparence qui rappelle à la fois le navire de guerre et le croiseur impérial de la Guerre des Etoiles (Star Wars Episode IV A New Hope, George LUCAS, 1977).
Mahiro KIKUCHI a créé les machines volantes des Néo Atlantes, la Noah Pourpre et la cité de Babel, sans chercher à rendre sombre les créations des antagonistes, comme on fait d’habitude pour représenter tout ce qui concerne la partie adverse.
Shoichi MAZUO a créé le Glatank, l’appareil de Gladys. Il est l’héritage des robots transformeurs à la mode dans les années 80 (Robotech, Gobots (Jean CHALOPIN, 1983), Transformers...). Son look aspect est volontairement arrondi et féminin pour représenter sa propriétaire. Il est doté de gadgets qui rappellent les films de James Bond (dont plus particulièrement Opération Tonnerre [Terence YOUNG, Thunderball, 1965]).
L’art de dessiner des machines futuristes et des robots est également typique de la création animée nippone. Dans Nadia, les différents styles sont représentés à travers la navette spatiale, la ville futuriste et le robot.
Rares sont les séries japonaises qui soient dépourvues de robots. C’est même ce dont on se souvient le mieux de sa vaste production, notamment avec Goldorak et Robotech. Dans Nadia, le robot est présent avec le Glatank. Son fonctionnement reprend toute la thématique des créations robotiques proches des séries de Go NAGAI.
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Nadia Le Secret De L'Eau Bleue d'Hideaki ANNO et Shinji HIGUSHI Empty Re: Nadia Le Secret De L'Eau Bleue d'Hideaki ANNO et Shinji HIGUSHI

Message  Kaspa Ven 3 Oct - 13:50

2. Sources

2.1. Sources légendaires

Dans la série sont abordés différents sujets qui font partie de notre culture, en premier lieu l’Atlantide.

2.1.1. L’Atlantide

L’Atlantide a été décrite pour la première fois par PLATON dans Critias et Timeo [si tu connais, donne les références complètes : ex. Gorgias, 484 b] comme une île immense placée au-delà des Colonnes d’Hercule. Il parle d’un continent au climat tropical riche en minéraux, en métaux et en produits agricoles, peuplé par des millions d’habitants. Son récit fait référence aussi à d’énormes bateaux pouvant faire le tour de la Terre.
La disparition du continent semble être due à l’impérialisme des habitants qui voulaient rivaliser avec les dieux. Ce serait Poséidon qui vers 9560 av. J.-C. aurait mis fin à la volonté démesurée de sa population.
L’Atlantide est-il un continent mythique ou a-t-il réellement existé ? Après PLATON, l’histoire est évoquée par VIRGILE dans les Géorgiques et par TIBULLE dans les Elégies. [idem. Références complètes] Durant le moyen-âge, l’Atlantide est rarement traitée pour revenir au début du 19e siècle avec la redécouverte des livres de PLATON qui lui sont consacrés.
Au 20e siècle [date ??] Pierre BENOÎT écrit l’Atlantide qui est le roman qui va faire du continent oublié une source d’inspiration inépuisable. Plusieurs théories décrivant d’autres terres avancées et oubliées apparaissent aussi avant la 1ère Guerre Mondiale, notamment celle de Lémur et de Mû.
Le cinéma s’empare du mythe à travers plusieurs films. L’Atlantide (1931) de George Wilhelm PABST est peut-être le plus abouti de tous ces films faits durant l’entre deux guerres. Dans les années 50 et 60, il y a eu également d’autres qui ont traité de l’Atlantide, mais c’était avant tout des B-Movies. [en italique, explique ce qui veut dire !]
Le dessin animé japonais n’est pas en reste puisque plusieurs animes reprennent le mythe de l’Atlantide dans différentes séries : Albator le corsaire de l’espace (le nom du vaisseau est Atlantis et l’origine de l’arrivée des Sylvidres sur Terre semble lié à la légende du continent oublié), Les Mystérieuses Cités d’Or (l’opposition entre l’empire de Mû et l’Atlantide), l’Empire des Cinq (Origine extra terrestre des Atlantes)… Même Disney a produit un dessin animé traitant de cette légende : Atlantide, l’Empire perdu.
L’Atlantide est l’un des thèmes principaux de Nadia. Les héritiers de Tartesos sont originaires du continent perdu et leurs ennemis se considèrent aussi comme les descendants des Atlantes. Cet élément de la série n’est pas sorti de l’imagination des scénaristes mais s’inspire d’un fait divers (des groupuscules ont fait parler d’eux au siècle dernier en se proclamant descendants des Atlantes).

2.1.2. L’Ancien Testament

Dans les derniers épisodes, Argon explique à Nadia que les Atlantes, dans leurs premières expériences, avaient utilisé un gène pour créer les humains à leur image. Le premier d’entre eux a été Adam décrit comme un homme immense, trop grand pour être utilisé par les Atlantes comme serviteur. La référence à la Genèse est évidente.
Autre référence, la Tour de Babel qui dans la série est une arme que les Néo Atlantes veulent utiliser pour prendre le pouvoir sur la Terre et réunir tous les hommes. Elle a une forme circulaire en colimaçon qui rappelle la Tour inachevée du tableau la Tour de Babel de BRUEGHEL l’ancien. Dans le mythe, Babel est une ville où les descendants de Noé (à noter que Néo est l’anagramme de Noé) veulent construire une tour montant jusqu’au ciel, symbole de l’orgueil humain. Dieu décide alors de les punir en introduisant la confusion dans leur langue. Ne se comprenant plus, les hommes abandonnent la Tour et se dispersent sur la surface de toute la Terre.
Dans l'épisode 7, Argon dit à Nadia: “ Ce soir je vais te montrer une vue magnifique, le déroulement de ce qui s'est passé à Sodome et Gomorrhe ”. Il y a d’autres rapports à ce thème biblique. A la fin de l'épisode 39, Némo ordonne à Argon d'éviter de regarder la lumière de l'Eau Bleue, mais celui-ci la regarde quand même et se transforme en sel. Un épisode de la Bible (Genesis, XIX 12-29) raconte l'histoire d'un groupe d'anges qui atteint Sodome pour sauver Lot et sa famille avant la destruction de la ville. La femme de Lot ne respecte pas les ordres divins de partir sans se retourner et devient alors une statue de sel.

2.1.3. L’Arbre de vie

Dans Nadia, l’arbre de vie est situé au Pôle Sud. Ses racines se trouvent à l’intérieur d’un volcan et ses branches s’élèvent jusqu’au ciel. Dans nombreuses cultures anciennes on retrouve le même mythe.
Dans la mythologie nordique l’arbre ou Yggdrasil des Eddas est le chêne géant qui relie et soutient tous les mondes. Dans la mythologie Tongienne/Fijienne de la création, il y a au début des choses l’ "arbre de discours" qui, comme le chêne géant Yggdrasil, est le lieu de rassemblement des dieux. Les branches sont la maison des dieux, le tronc est la terre et les racines de l’arbre constituent le sous monde (l’enfer ?). Le Bhagavad-Gita (mythologie hindouiste et bouddhiste) fait référence à Asvattha, plus connu sous le nom d’arbre de Bodhi ou arbre du monde qui grandit avec ses racines dans les cieux, son tronc et ses branches descendant vers la terre. Dans le système de la Kabbale (le Judaïsme ésotérique) il y a aussi l’arbre de la vie.
Le thème de l’arbre de vie apparaît aussi plus récemment (19ème siècle) dans les écrits du philosophe et scientifique darwiniste Ernst HAEKEL. Il a été le premier à représenter les organismes vivants dans un arbre phylogénétique.

2.2. Source bibliographique : Jules VERNE

Né à Nantes en 1828 et décédé à Amiens en 1905, ce très populaire écrivain français, grand visionnaire pour son époque dans le domaine de la science, a écrit quelques quatre-vingt romans de tous les genres, le plus souvent orientés vers l’anticipation ou le fantastique. Certaines de ses oeuvres ont inspiré Nadia. En effet, l'ambiance même de Nadia est celle de la belle époque (l'histoire se passe à peu près dans les mêmes années que les romans de VERNE) en plein éveil de la science avec toutes sortes d'inventions qu'on trouve au cours de l'anime, entre autres celles parfois burlesques de Jean (à noter que Jean avoue lui-même à Nadia avoir lu les romans de Jules VERNE dans l'épisode 6).
La série en plus de reprendre des petits détails tirés de Cinq semaines en ballon (pour le ballon du Glatanck) ou de Robur le conquérant (la façon de procéder de Argon semble inspirée par le personnage de Robur) suit pratiquement le même déroulement que deux des plus grands romans de VERNE : 20 000 Lieues sous les mers et l'île mystérieuse. D'ailleurs, on peut dénombrer grand nombre [2 fois nombre] de points communs entre la série et les romans (comme le Nautilus, Némo, Aerton [serait-il à l’origine de mon prénom ?] ...). La fin de la série peut même renvoyer à De la terre à la lune. Et tout comme Philéas Fogg, nos héros ont fait le tour du monde. Même certains personnages correspondent à l'archétype des personnages de Jules VERNE : l'ingénieur ambitieux (Robur - Argon), le capitaine mystérieux (Némo - Némo), les scientifiques farfelus (les professeurs en général - Jean). A noter que dans le scénario d'origine, il y avait un personnage du nom de Conseil, comme le domestique d'Aronnax dans 20 000 lieues sous les mers. L’autre point commun, c’est le fait que les deux romans ont été publiés à l’origine sous forme de feuilletons hebdomadaires publiés dans le Magazine d’éducation et de création destiné à la jeunesse et que Nadia est une série composée de plusieurs épisodes. En revanche Par contre dans les oeuvres de Jules VERNE, les femmes y sont absentes ou n'ont aucun rôle important, contrairement à l'anime. Le personnage de Nadia qui se rapproche le plus de Némo, héros froid et cruel de l'écrivain français est plus Argon que Némo. Argon et Némo proviendraient-ils tous les deux du même personnage ? [passage trop rapide entre le thème des femmes et les personnages Némo et Argon. Quel est le rapport ? Approfondir un peu le rôle des femmes.]
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Message  Kaspa Ven 3 Oct - 13:51

3. Thématique japonaise

Dans Nadia, il semble se réunir les principaux thèmes de l’animation japonaise. En voilà quelques uns :

La mort

La conception de la mort au Japon diffère de celle de l’Occident, où elle est considérée tabou. C’est très rare de voir des scènes de mort dans un Walt Disney, alors qu’elles sont très présentes dans les animes japonais.
Dans Nadia, ce thème est présenté pour la première fois dans l’épisode 5.
Jean et Nadia atterrissent sur une île en catastrophe. Ils l’explorent. Ils découvrent un groupe de personnes qui sont mortes. Parmi elles se trouve une fille inconsciente accrochée aux bras de sa mère, Marie. Ils réveillent la fille. Celle-ci leur demande pourquoi ses parents sont glacés. Les deux héros embarrassés vont donner des explications contradictoires : ils sont montés au Ciel, ils sont en train de dormir… Il n’y aura pas une réponse claire à ce sujet. La mort est l’inconnue. Dans la religion bouddhiste, la question de l’au-delà reste souvent sans solution.

Le péril atomique

Dans certains passages du dessin animé ont retrouve des sujets typiquement japonais dont la description d’un monde post apocalyptique (voir le récit d’Elektra sur la destruction de son peuple). Rares sont les animes et Manga qui n’ont pas une référence implicite ou explicite à la bombe atomique (la destruction nucléaire de Tokyo dans Akira, le monde post nucléaire de Ken le Survivant et Neon Genesis Evangelion, l’Athéna Exclamation dans Saint Seiya The Hades Chapter Sanctuary, la puissance de l’atome dans Astro Boy…) Est-ce une manière pour les japonais d’exorciser les catastrophes d’Hiroshima et de Nagasaki ? N’oublions pas que le Japon est le seul pays à vivre dans un monde post-atomique et que le traumatisme est encore aujourd’hui très présent.

La Technologie

Celui de la technologie est un sujet présent dans beaucoup d’animes. C’est la rencontre entre l’homme et la réalité créé par l’homme lui-même avec la construction des armes et machines qui œuvrent pour le bien être ou la destruction de l’humanité. La technologie a un aspect ambivalent. D’un côté elle permet le progrès et le développement, de l’autre elle peut se transformer en une menace pour sa survie.
Dans certains animes, on considère simplement son aspect positif (Daiguard III [Leiji MATSUMOTO, 1976]). En revanche Par contre dans Nadia, comme le montre le dialogue de l’épisode 11, elle a un caractère plus complexe :

« Capitaine Némo : (…) Ce réacteur est capable d’engendrer une puissance qui nous permettrait d’aller sur la lune.
Jean : Dans l’espace ? Quel magnifique pas en avant ce serait pour l’humanité !
Capitaine Némo : Un pas en avant ou en arrière qui sait ? Si une telle puissance tombait en de mauvaises mains elle pourrait devenir une arme redoutable. Elle pourrait même causer la destruction de notre monde. Même s’il te paraît inoffensif, ce sous-marin est avant tout un instrument de mort. Tu vois, la science est une chose extraordinaire. Grâce à elle l’impossible devient possible. Mais c’est aussi un véritable fléau, car il n’existe pas beaucoup d’hommes capables de résister au sentiment de puissance qu’elle procure. »
[apostrophes !]
Rares sont les animes qui ne se posent pas la question de l’importance de la technologie et de la science. Cela renvoie également au péril atomique qui résulte du mariage entre ces deux domaines.

La robotique

Présents Présentes depuis près de cinquante ans dans les Manga, les robots font parties de l’inconscient collectif nippon. Ils ont contribué à habituer tout un peuple à vivre en compagnie de ces étranges machines et à les considérer comme des compagnons de tous les jours.
Diverses interprétations historiques, sociologiques et psychologiques expliquent ce phénomène par la défaite japonaise dans la guerre du Pacifique. Après la dévastation d’Hiroshima et Nagasaki, les japonais ont été contraints d’admettre la supériorité de la technologie américaine. Cette dernière, au lieu d’être diabolisée, a été fétichisée par la culture japonaise de l’après guerre : le premier héros de la bande dessinée a été Astro Boy, un petit robot au cœur atomique.
Dans Nadia, on voit une parodie des robots dans l’épisode 29 où deux Attila mécanisés s’affrontent. Egalement le Glatank de Gladys a plusieurs affinités avec les robots des animes (l’engin qui est transformable et a des bras mécanisés ressemble aux robots qu’utilisent les personnages secondaires dans Mazinger Z).

Le sacrifice de soi

Le héros japonais est celui qui se sacrifie au nom d’une cause et d’autrui. Dans Nadia, différents cas de figure de sacrifice sont présentés.
Dans l’épisode 15, le Nautilus, attaqué par la marine américaine, est endommagé. Du gaz toxique se répand dans la salle des machines et Némo est contraint d’inonder la pièce où se trouvent trois marins dont M. Fate ( au nom prédestiné car en anglais fate veut dire sort). Celui-ci explique à Jean et Nadia (qui assistent impuissants à la scène derrière une porte blindée), qu’il est heureux de mourir pour que le Nautilus ne soit pas découvert par l’ennemi. Comme beaucoup de personnages de dessin animé, Nadia réagit de façon stéréotypée. Elle veut le sauver à tout prix même si pour cela elle doit livrer le sous-marin à ses ennemis et laisser Argon conquérir le monde. La particularité de cette scène c’est que M. Fate ne conservera pas sa dignité jusqu’au bout : lorsque la salle des machines commence à être envahie par l’eau, il hurlera de terreur. S’en suit un long moment de silence qui rend l’atmosphère plus dramatique encore et qui donne le temps au spectateur de méditer sur la situation. Bien qu’on ne voit pas, mais qu’on entend seulement, cette scène a dû être jugée trop dure car à la troisième diffusion de la série en France, le passage a été enlevé et on a eu droit à une fin digne, réservée à ceux qui meurent en héros. [comment est la scène trasformée ?]
Dans l’épisode 39, les protagonistes se retrouvent face-à-face avec leurs antagonistes dans l’espace. Intitulé l’Apocalypse finale [Masculin ou Féminin ?], cette dernière partie de la série s’articule autour de deux sacrifices, celui de l’empereur Néo et celui du capitaine Némo.
Lorsque la victoire semble acquise aux Néo-Atlantes, dans un ultime effort Néo (qui avait été hypnotisé par Argon) retrouve ses esprits. Il sait qu’il doit se sacrifier pour que sa sœur Nadia (également hypnotisée) se réveille. Sa mort ne sera pas inutile puisqu’elle signifiera la victoire de Nadia sur Argon.
Avant de quitter la Noah Pourpre, le capitaine Némo s’aperçoit que le New Nautilus ne peut pas repartir sans une aide extérieure et décide de sortir pour sauver son équipage. Il sait qu’il a accompli sa mission (mettre hors d’état de nuire les Néo-Atlantes) et qu’il n’a donc plus de raison de vivre.
Dans la culture Japonaise, le suicide n’est pas condamné. Dans certains cas, la renonciation à la vie est une façon d’affirmer sa propre volonté et liberté. Le sacrifice d’une vie pour une juste cause ne signifie pas une défaite mais une réponse digne face aux facteurs négatifs de la vie. Selon la tradition héroïque du Japon, la destinée adverse est vaincue par l’homme qui choisissant la mort devient martyr.

La confrontation avec le “ divers ”

Les animes sont peuplés d’aliens, d’extra-terrestres, de créatures non humaines. Souvent le “ divers ” prend l’aspect de l’adversaire, de l’ennemi, de l’agresseur mais peut être aussi le protagoniste, le héros, qui est tel justement à cause de sa diversité.
Dans Nadia, les deux cas sont présents. On croit d’abord que l’antagoniste Argon soit le chef des descendants du peuple de l’Atlantide et ensuite on découvre que la protagoniste, Nadia, est elle aussi d’origine extra-terrestre.
[un peu trop court, on attend la suite de l’explication]
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4. Nadia : entre culture et commerce

4.1. Diffusion en France

Nadia est une œuvre à laquelle en France il est difficile d’accorder une place aussi importante que Goldorak, Albator, les Chevaliers du Zodiaque ou Dragon Ball, malgré son énorme succès au Japon. Sa diffusion est passée presque inaperçue sur les chaînes françaises. A l’époque, il y avait tellement de séries nippones à la télévision, que les enfants ne pouvaient pas les regarder toutes. De plus l’intérêt pour l’anime déclinait au profit de sitcoms à l’eau de rose d’AB Productions.
Nadia n’a été programmée dans son intégralité que lors de sa première diffusion sur La Cinq en 1991. Lorsque la série est passée ensuite sur TF 1, puis sur TMC, ce n’était jamais dans son intégralité. L’œuvre n’était pas respectée et le spectateur n’a pas pu s’y intéresser réellement. Les horaires de diffusions n’ont pas été favorables non plus, puisque TF 1 l’a programmée à 10 heures du matin le jeudi, au moment où les enfants sont à l’école. Il y a aussi eu des coupures publicitaires intempestives et des lancements de programme en plein milieu d’un épisode.
La censure s’est déchaînée [langage trop familier] sur la série. Le sang est retouché pour qu’il apparaisse le moins possible à l’image. Un épisode entier est passé à la trappe [langage trop familier] car trop érotique. Un passage est enlevé, car il représente Nadia et Elektra faisant le bain ensemble. La mort d’un membre de l’équipage du Nautilus est minimisé. On évite les gros mots tels que “ salopard ” ou “ merde ” qui sont remplacés par des termes plus accessibles par les enfants comme “ diable ” ou “ diantre ! ”
Bizarrement, le dernier épisode qui est l’un des plus durs n’a pas été trop remanié, les scènes gores [mets sanguinolantes, ça suffit] sont restées. Les censeurs ne pouvaient pas les [pluriel] retoucher au risque de les [pluriel] rendre incompréhensible.
De même le générique français chanté par Marie DAUPHIN ne sert pas la série et fait croire au spectateur que Nadia est une série pour “ petite fille ” du type de Candy ou Princesse Sarah alors qu’il s’agit d’un anime d’aventures fantastiques qui peut plaire au plus grand nombre et qui offre en même temps une large gamme de réflexion.
La série est ressortie vers la fin des années 90 en cassettes vidéo à l’unité puis en coffret. Elle peut enfin être redécouverte dans son entier, mais avec les limites de la censure, le générique français insatisfaisant et les doublages médiocres. On peut également acquérir le DVD de l’intégrale de la série en version originale sous titrée en anglais.

4.2. Diffusion au Japon

A l’inverse, au Japon, Nadia a été diffusée en prime time [italique + définition] sur une importante chaîne culturelle et a été accompagnée par une campagne publicitaire sans précédent. Le studio Gainax a tout fait pour que Nadia ne passe pas inaperçue aux yeux des spectateurs. Il a vanté son originalité et son graphisme “ révolutionnaire ” pour l’époque. En outre, le scénario propose des thèmes proches à la mentalité japonaise : le sens du devoir, le sacrifice de soi, la recherche de sa propre identité. Il ne faut pas oublier que la même œuvre (livre, spectacle, film) est perçue de façon différente selon le contexte historique et la classe d’individus à laquelle elle s’adresse. Cela peut être une des raisons du succès de la série de Nadia au Japon et de son accueil mitigé en France.
Depuis 1991, on ne compte pas moins de sept diffusions dans les chaînes nippones et ceci toujours dans son intégralité car, que ce soit pour un anime ou un manga, la censure est presque inexistante . Le générique est fait par une chanteuse à succès . [Qui ?]
Le marchandisage est le témoin des retombés médiatiques d’un anime. Les produits dérivés tels que la bande originale, les jeux vidéos, les bandes dessinées, les figurines et les goodies sont présents dans toute série qui se respecte. Ainsi Nadia n’échappe pas à la règle, notamment dans le domaine du jeux vidéo. Les grandes consoles de jeu japonaises ont leur version pixelisée de la série.
Au-delà de toute considération artistique, Nadia est aussi une série commerciale. Elle a également été créée pour vendre des figurines et des jeux vidéos signés Bandaï, Sega et Nintendo. Si en France nous n’avons pas connu les produits dérivés, c’est en partie parce que la série n’a pas marchée.
La musique de série est très appréciée au Japon, on ne compte pas le nombre de CD qui sont consacré à l’anime au pays du Soleil Levant. Pour Nadia il y a 5 albums, 3 compilations, 2 réorchestrations et 1 enregistrement public . Son compositeur, Shirô SAGISU, a fait appel à l’Orchestre National de Tokyo pour enregistrer la totalité des 160 thèmes différents de la série.
Le générique d’origine est fait par le groupe HIRONOBU KAGEYAMA & BROADWAY. Il mélange hard rock, pop et techno pour bien démontrer que Nadia traite de tous les genres et s’adresse au plus grand nombre.
Les agences de voyages ont eu la possibilité d’utiliser les scènes se déroulant à Paris, pour vanter les mérites de la ville lumière.
Que se serait-il passé si Nadia avait été diffusée six ans plus tôt sur FR 3 en accès prime time ? Un peu comme l’ont été Ulysse 31 et l’Inspecteur Gadget (Jean CHALOPIN, 1983) à leur époque, la série aurait peut-être bénéficié d’un possible succès dû à une diffusion plus convenable, avec à la fin de chaque épisode un documentaire expliquant l’Atlantide, la statue de sel, Adam, la Tour de Babel, Jules VERNE, l’Exposition Universelle de Paris en 1889, l’arbre de vie… Comme dans les Cités d’Or


5. Synthèse

La production animée japonaise est très vaste. Choisir un exemple de cette création n’a pas été facile. Il fallait que la série ou le long métrage soit suffisamment représentatif du style de dessins animés japonais avec ses références culturelles et artistiques. Dans ce sens plusieurs créations animées nippones depuis le Roi Léo jusqu’au Royaume des chats qui sont sorties en France pouvaient répondre à cette exigence.
Des animes comme Goldorak, Albator, Capitaine Flam, Heidi (Alps no Shôjo Heidi, Isao TAKAHATA, 1974), la Bataille des Planètes, Ulysse 31, Signé Cat’s Eyes, Lady Oscar, les Mystérieuses Cités d’Or, Robotech (Shôji KAWAMORI, 1983), Olive et Tom, Cobra, les Chevaliers du Zodiaque, Ken le survivant, Sailor Moon Dragon Ball, Akira, le Tombeau des Lucioles, Ghost in the Shell, Neon Genesis Evangelion, Princesse Mononoke, Pokémon, Digimon ou le Voyage de Chihiro (pour ne citer que les plus connus) étaient tous d’un très grand intérêt et donnaient des éléments de réponses non négligeables.
Pourquoi alors Nadia ? Cette série n’est pas des plus connues. Elle fait partie de celles qui n’ont pas eu beaucoup d’impact en France auprès du jeune public et qui n’ont pas fait de vague chez les parents. Le scénario n’est pas inédit bien que l’histoire soit prenante.
C’est justement ce qui fait son intérêt. On trouve dans Nadia tout ce qu’on peut trouver dans l’animation japonaise. Cette création en a les qualités et les défauts.
Le choix de cette série s’est fait tout d’abord parce qu’elle peut représenter l’animation japonaise, sans pour autant être une œuvre charismatique comme celles que nous avons citées précédemment.
Nadia est devenue en dix ans une série culte et l’un des moteurs de l’animation contemporaine au Japon. Une nouvelle génération d’amateurs d’animation, grandie aux jeux de rôles, aux jeux vidéos et à la littérature épique, plébiscite ce type de récit qui multiplie les genres. Nadia est une forme hybride entre la science fiction et l’histoire, le merveilleux et l’aventure, le drame et l’humour. Elle est tour à tour classique et avant-gardiste, conformiste et rebelle. En outre, bien que l’action se déroule un peu partout dans le monde réel et imaginaire, elle offre un portrait convaincant du Japon, parce qu’elle reprend la plus grande partie des thèmes chers aux nippons.
Les épisodes de Nadia sont très variés entre eux et de qualité inégale. Ils pourraient être regardés comme les e-makimono, les rouleaux peints traditionnels dans la peinture japonaise. Comme ils sont très longs [pluriel], on ne peut jamais les voir en entier : on les pose devant soi, on les déroule d’un côté et on les enroule de l’autre. Pour qu’une scène apparaisse, il faut donc que la précédente disparaisse. Pour la comprendre, ni les circonstances précédentes ni les développements ultérieurs ne sont nécessaires.
Le scénario rappelle la vie elle-même et la dureté du passage de l’enfance à l’âge adulte où chacun se pose des questions sur soi et sur ce qu’il va devenir.
Ce dessin animé est destiné aux adolescents qui ont besoin de s’identifier à des personnages qui leur ressemblent. Nadia et Jean font face au reste du monde comme les adolescents (et pas simplement les adolescents japonais) qui sont souvent seuls face au monde des adultes. Si les héros sont un garçon et une fille, c’est aussi parce que les auteurs ont cherché à cibler les deux sexes.
Nadia innove dans le sens que c’est l’un des premiers animes où il n’y a pas un leader mais deux personnages principaux qui se partagent la vedette, même si le rôle de Nadia (séduisante, dure et intelligente) est plus marqué. Tous les deux restent proches à cet esprit de sacrifice cher aux japonais : Jean est prêt à mourir pour Nadia et inversement.
Physiquement, Nadia est la prototype de cette Lolita qui est chère aux Japonais. Parmi les fantasmes préférés des nippons on retrouve la jeune fille de 13-17 ans. Il faut se rappeler à ce propos que durant ces dernières décénnies, le Japon a subi une profonde mutation. La figure du père a été presque désacralisée, pendant que la shôjo, la femme enfant, la “ nymphette ”, l’adolescente a été fétichisée.
La série est l’un des rares animes qui se projette dans l’avenir. Dans les dernières images on y découvre une Marie rayonnante mariée à Titus et Nadia épouse de Jean, toujours aussi passionné d’aviation.
Nous sommes très proches de l'univers de MIYAZAKI que nous retrouvons dans Conan le fils du futur et dans le Château dans le ciel : un monde extraordinaire avec son flot de machines volantes et magiques. Cet anime souffre de quelques longueurs mais il mérite largement l'Anime Grand Prix qu’il a remporté en 1991 au Japon.
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